Églises, enclos paroissiaux, chapelles, fontaines, calvaires… on ne peut le nier, le patrimoine religieux est riche en Bretagne.
Je vous propose de découvrir les nombreuses chapelles présentes sur le sol du Pays Bigouden que j'ai pu lister et prendre en photo au gré de mes escapades.
Le Pays Bigouden est situé dans le Finistère. Si ce n'est plus un espace reconnu administrativement, il est, incontestablement, une aire culturelle historique d'un point de vue ethnologique.
Parmi les traces culturelles incontournables, vous connaissez sans doute la coiffe bigoudène. C'est même elle qui a donné son nom à ce territoire qui se nommait, auparavant, le Cap Caval.
Le Pays Bigouden commence, au nord, à partir de Plozévet - certaines sources font débuter le territoire sur une partie de la commune de Plouhinec - pour finir, au sud est sur la commune de Combrit.
Sa capitale est la ville de Pont-l'Abbé, dans laquelle vous pourrez découvrir un château médiéval reconverti en musée des arts et traditions populaires mais aussi un ancien chemin de halage pour une promenade agréable le long de la rivière de Pont-l'Abbé, rivière qui est, en réalité, un aber).
Historiquement, et comme dans toute la Bretagne, le Pays Bigouden est un territoire extrêmement ancré dans le catholicisme.
C'est à partir du 13ᵉ, siècle que les chapelles ont commencé à se multiplier dans le Pays Bigouden.
À cette époque, elles sont construites dans le style dit de Pont-Croix. Un style sans doute nommé à tord puisque d'après des recherches postérieures, la construction de la chapelle Notre-Dame de Languidou, en Pays Bigouden, précède légèrement celle des chapelles de Pont-Croix, capitale du Cap Sizun.
Dans le second quart du 15ᵉ siècle, le style des chapelles bigoudènes est inspiré par celui de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper.
En 1675, 14 paroisses de Basse-Bretagne s'allient pour se révolter contre le pouvoir royal, qui souhaite imposer un nouvel impôt sur la vaisselle d'étain, le tabac et le papier timbré.
Les révoltés proclament le Code paysan dans lequel sont exigés plusieurs droits.
Cette révolte fut endiguée et les protagonistes sévèrement punis. Enfin, les clochers de certaines églises paroissiales furent décapitées pour avoir sonné le tocsin de la révolte.
Dans leur livre "Chapelles bigoudènes"¹, Michel Bataillard et Jakez Cornou recensent près de 40 chapelles sur l'ensemble du territoire qui comprend 22 communes.
Pour rappel, les 22 communes du Pays Bigouden sont les suivantes :
Découvrez dès à présent les nombreuses chapelles bigoudènes !
Je vous propose quelques informations et/ou anecdotes sur les chapelles du Pays Bigouden. Je mettrai cet article à jour au fil de mes pérégrinations.
Notre-Dame de la Clarté
La chapelle que vous pourrez découvrir à Combrit est un mélange de plusieurs époques. En effet, si elle a été construite au 16ᵉ siècle (ou au 17ᵉ, les sources ne s'accordent pas), elle a été partiellement reconstruite en 1905 après avoir subit des dégradations au début du 19ᵉ siècle.
Le nom breton de sa sainte patronne est Itron Varia ar Sklerded.
À l'intérieur, vous découvrirez plusieurs styles : gothique, gothique flamboyant, néo-gothique... Même le bénitier est un "emprunt" aux habitants gallo-romains qui vivaient jadis sur ces terres.
Avant la construction du 16ᵉ, il existait une autre chapelle, sur le même emplacement construite au 15ᵉ siècle par les seigneurs de la Coudraie.
La chapelle Notre-Dame de la Clarté était nommée autrement avant le 17ᵉ siècle, car elle était dédiée à Saint Vennec. Mais elle a changé de nom car les croyants qui se rendaient en cette chapelle ont remarqué les vertus de l'eau de la fontaine construite sur ces terres.
Au XIXe, elle brûle partiellement à cause d'un cierge allumé oublié à proximité de la statue de la Vierge.
En 1905, la nef, en ruines, a été reconstruite en plus grand.
Les vitraux ont été conçus par l'artiste Pauline Simon de La Jarrige.
Un pardon a lieu le 2e dimanche de septembre.
Chapelle de Sainte-Marine
La petite chapelle se trouve juste à côté du port de Sainte-Marine.
Edifiée au 15ᵉ siècle et agrandie au 20ᵉ siècle avec des pierres provenant d'une église de Concarneau, elle est dédiée à Saint-Voran.
Vous y découvrirez des ex-voto marins, en forme de navires, suspendus à la charpente, dont le plus ancien date de la fin 18ᵉ - début 19ᵉ.
Les vitraux ont été réalisés par André Bouler.
La fontaine se trouve en contrebas de la chapelle.
Le pardon a lieu le 2e dimanche de juillet. La procession se rend jusqu'à la mer non loin de là afin de lui donner sa bénédiction.
Saint-Trémeur
Cette chapelle fut construite au 15ᵉ siècle par les seigneurs de Kergoz, qui sont les représentants d'une famille de nobles du Guilvinec et restaurée entre 2009 et 2010.
Elle possède également un mélange de styles architecturaux puisqu'elle est composée d'élément issus des styles roman, gothique et gothique flamboyant.
Saint-Trémeur était un saint décapité... le prier serait utile pour atténuer la migraine.
La chapelle a été restaurée en 2000 sur l'impulsion de l'association Gwarez chapel sant trevel.
Une fontaine est visible à côté de la chapelle Saint-Trémeur et a été réhabilitée en 2012.
Le pardon a lieu le 2e dimanche de juillet.
Saint-Quido
Cette chapelle est en réalité la chapelle "de secours" de l'ancienne paroisse de Plonivel. Elle est aujourd'hui située au lieu-dit Tréguido, qui faisait partie de l'ancienne commune de Larvor.
Pour rappel, une chapelle de secours seconde l'église paroissiale lorsque celle-ci est trop éloignée des fidèles ou possède des dimensions insuffisantes qui ne permettent pas d'accueillir tous les croyants désirant se rendre à la messe.
Si une ancienne chapelle fut construite sur l'ordre d'un baron du Pont au 14e siècle, la chapelle actuelle a été construite au 17ᵉ siècle. Il y a fort longtemps, le culte de Saint Quido a été abandonné pour être remplacé par celui de Saint-Guy.
La fontaine était réputée pour guérir les rhumatismes mais son eau est désormais tarie.
Etonnant : sur place, vous trouverez une stèle préhistorique creusée et utilisée comme bénitier par les fidèles.
Le 3e dimanche de septembre a lieu un pardon.
Notre-Dame des Croix / du Croaziou
La chapelle Notre-Dame des Croix, aussi appelée Notre-Dame-du-Croaziou, porte un nom qui peut sembler étonnant. Pourquoi "des" croix ? On pense qu'à l'origine, il existait 2 croix dans l'enceinte de cette chapelle. La croix encore en place est de style celtique.
Elle faisait jadis partie du domaine des Penfentenyo, une famille noble originaire de Sibril, dans le Finistère nord, près de Morlaix, qui vivait dans le manoir de Kervéréguin (Kervereguen).
La chapelle était, au départ, un oratoire familial et privé. L'édifice, dans ses dimensions actuelles, date de 1649.
A la Révolution, la chapelle fût pillée par les révolutionnaires, les vitraux cassés et les boiseries démontées et revendues.
Enfin, la chapelle a été cédée à la commune de Loctudy en 1986.
Pour se rendre à la fontaine liée à la chapele du Croaziou, tournez à droite au rond point en direction de la rue du Suler, avancez un peu et allez à droite rue de Pen Ar Veur. La fontaine se trouve à 50 m en contrebas.
Un pardon a lieu le 3e dimanche de juin.
Saint-Tual
La chapelle de Saint-Thual tire son nom d'une abréviation du prénom de saint Tugdual, qui débarqua au Conquet pour évangéliser l'Armorique.
Son nom possède d'autres formes comme Saint Oual, Saint Pabu, Saint Conval, Saint Paban et... Saint Tudy.
L'édifice est de taille modeste puisqu'il mesure seulement 50m² et date du 17ᵉ siècle, de plus, il est caché entre des maisons. Il a été restauré en 1966.
La pardon a lieu le 1er dimanche d'août.
Chapelle de Pors Bihan
La chapelle de Pors Bihan (porz bihan) est, comme son nom l'indique la chapelle du "petit port". En effet, avant la poldérisation du port, les bateaux venaient s'échouer tout près d'elle.
Elle a été construite au 14ᵉ siècle et se trouve sur le terrain de l'église de Saint-Tudy.
C'est une chapelle désaffectée, qui sert pour certains événements.
Notre-Dame de la Joie
La chapelle Notre-Dame de la Joie est dédiée à la Vierge Marie. Elle est située en bord de mer et accueillait les marins venus remercier la Vierge de les avoir protégés lors de leur sortie en mer.
La chapelle date de la fin du 15ᵉ siècle et est située sur un ancien site gallo-romain dédié à la déesse Vénus. Il est courant de voir des édifices religieux catholiques construits sur des anciens lieux de cultes païens (romains ou celtes). C'est d'ailleurs souvent le cas des églises portant des noms tels que Notre-Dame de la Joie, ou encore de Liesse, selon le Chevalier de Fréminville dans son Guide du voyageur dans le département du Finistère rédigé en 1844.
Elle est de style gothique flamboyant et du fait de son emplacement unique, elle est utilisée en tant qu'amer, c'est-à-dire un point de repère fixe et identifiable, par les marins navigant près des côtes bretonnes.
Elle est victime d'une inondation en 1888 puis en 1896. Pour plus de précaution, ses portes latérales furent alors renforcées. Elle est classée monument historique le 7 février 1916.
Durant le pardon du 15 août, les marins défilent en procession, tête et pieds nus.
Chapelle de la Madeleine
La chapelle de la Madeleine a été construite entre le 12ᵉ et le 16ᵉ siècle à l'entrée de la palud et sur le site d'une ancienne léproserie. Encore avant existait un site pré-chrétien (présence de mégalithe).
À l'origine, elle est dédiée à Saint Etienne pour être enfin dédiée à Sainte Marie-Madeleine au 16ᵉ siècle. Elle est construite dans le style gothique.
Elle appartenait à la commune de Plomeur et a été rattachée en 1802, au moment du Concordat, à celle de Penmarc'h.
Elle est classée monument historique depuis 1956. La foudre a brisé son clocher en 1928.
Les vitraux furent réalisés par Jean Bazaine.
La fontaine qui se trouve face à l'entrée est dédiée à Saint Pustache (ou Pustoch) et est connue pour soigner les maladies de peau.
Plus loin, vous trouverez l'alignement mégalithique de Lestriguiou.
La chapelle de la Madeleine est un peu cachée : vous la découvrirez au détour d'un chemin, au lieu-dit du même nom.
Le 3e dimanche de juillet a lieu un pardon.
Saint-Pierre
La chapelle Saint-Pierre est située entre le phare d'Eckmühl et la Vieille Tour à feu qui date du 14ᵉ siècle et qui servait aussi de clocher pour la chapelle.
Cet édifice date du début du 16ᵉ siècle mais a été raccourci vers 1835 pour laisser place à l'ancien phare en 1835 et restauré en 1843, 1890, 1897 puis 1930 pour sa toiture.
Pardon le dernier dimanche de juin. Il est considéré comme celui des enfants puisqu'il aiderait les enfants à consolider leurs jambes durant la marche processionnaire.
Saint-Marc
La chapelle Saint-Marc se trouve près du village de Kéradennec, dans le quartier Kergaouen.
L'édifice a été construit au 17ᵉ siècle. Comme pour la chapelle de la Madeleine, celle de Saint-Marc appartenait à la paroisse de Plomeur avant le Concordat.
Un autel extérieur a été construit pour accueillir tous les fidèles, l'intérieur de l'église ne pouvant contenir toute l'assemblée. La fontaine se trouve derrière la chapelle, dans les fourrés.
La rénovation la plus récente date de 1938.
Elle se trouve au fond d'un pré et on y accède par un chemin menant à la route de Poulguen.
Aux alentours se trouvent de nombreux témoignages des activités humaines depuis l'époque de la Préhistoire.
Pardon le 4e dimanche d'avril.
Saint-Joseph
La chapelle Saint-Joseph est en réalité dédiée non seulement à Saint Joseph mais aussi à Sainte-Anne.
L'édifice a été fondé en 1645 et a été utilisé pour la célébration d'offices clandestins durant la période pré-révolutionnaire.
En 1980, la chapelle se trouvait à l'état de ruine lorsque des travaux de rénovation ont été entrepris. Durant ce projet, des peintures murales ont été découvertes, cachées sous des couches de chaux. Ces peintures sont l'un des rares témoignages encore visibles de l'aspect traditionnel des chapelles bretonnes. Saint-Joseph fut ainsi inscrite à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.
Des travaux de de drainage ont été réalisés en 2002, pour contrer des problèmes d'humidité, assez courants dans notre région.
Son pardon a lieu le 2e dimanche de Pâques.
Saint-Brieuc de Plonivel
Dédiée à Saint-Brieuc, cette chapelle a servi d'église paroissiale jusqu'à la Révolution.
Elle est accompagnée du nom Plonivel qui est le nom d'une ancienne paroisse de l'évêché de Quimper et dépendant des seigneurs du Pont. Le territoire de cette ancienne paroisse a été partagé entre les communes de Plobannalec et de Loctudy en 1790.
L'ancienne appellation est Ploerimael qui a pour raccourci, en ancien breton, Brioc ou Brieu.
Construite en tant qu'église entre la fin du 15ᵉ et le début du 16ᵉ siècle, elle acquiert son aspect actuel en 1774, au moment de son remaniement.
Selon une légende, une procession partait de Plonivel pour se rendre aux Glénan en suivant une allée d'arbres qui seraient maintenant engloutis : on en verrait encore les vestiges à marée basse près du hameau de Kérizur. Cette légende provient d'une véritable forêt fossile immergée près de la plage de Kervilzic appelée la forêt sous-marine de Loctudy.
Le pardon est le premier dimanche de mai.
Saint-Mélair
Il s'agit d'une chapelle en ruine.
La fontaine située à environ 50 mètres à l'est de la chapelle est réputée préserver de la mésentente au sein du couple.
Saint-Germain
La chapelle Saint-Germain a été construite entre le 15ᵉ et le 16ᵉ siècle.
Pourquoi Saint-Germain ? En dédicace à Saint-Germain l'auxerrois. En effet, il lui a été demandé de venir en Bretagne, accompagné de Saint Leu (Loup de Troyes) pour venir lutter contre le pélagianisme, une doctrine développée par un ascète breton et ses compagnons à Rome. Une doctrine qui a su séduire les croyants d'Armorique à l'époque mais que l'Église romaine considérait comme déviante.
L'édifice est situé dans un enclos qui marque les limites de l'ancien cimetière dont il ne subsiste que l'ossuaire. Près de la chapelle se trouve un calvaire de granit daté du 16e siècle.
Son clocher a été foudroyé au 19ᵉ siècle et seuls 2 clochetons sont encore debout. Ne manquez pas les vitraux monumentaux.
Le pardon a lieu le 2e dimanche de Pâques.
Saint-Honoré
La chapelle Saint-Honoré est très ancienne puisqu'elle date du 13ᵉ siècle.
Son clocher a été décapité durant la révolte des Bonnets rouges en 1675.
Maintes fois détruite puis reconstruite, elle est aujourd'hui debout (sans toiture) grâce à une équipe de bénévoles du patrimoine qui ont œuvré entre 2001 et 2009 pour la sortir des ruines². Cette équipe veille toujours sur elle.
Le pardon a lieu le deuxième dimanche de Pâques.
Notre-Dame de Tréminou
Notre-Dame de Tréminou est accessible facilement, puisqu'elle se situe en bord de route, direction Pont-l'Abbé.
Son nom étonnant vient de la dénomination du lieu-dit sur lequel elle est construite. En breton, tréminou signifie ""ferme où est stocké le chanvre".
Elle a été construite au 13ᵉ siècle et restaurée 14ᵉ et 16ᵉ siècle et sa fontaine se trouve à 500 mètres de là, au sud du hameau de Lestréminou.
Son pardon est le 4e dimanche de septembre, c'est l'un des derniers pardons de l'année.
Elle est connue pour avoir été un lieu important dans la révolte des Bonnets rouges, c'est d'ailleurs du haut de son calvaire-chaire qu'a été proclamé le code paysan que j'ai évoqué plus haut dans la partie concernant l'histoire des chapelles.
Une légende est à noter : durant la révolte des Bonnets rouges, Torreben, qui est l'un des chefs du mouvement, aurait caché dans les environs le trésor rassemblé pour soutenir la cause. Torreben mourut durant les échauffourées et la localisation du trésor fut perdue à jamais. Selon Les anciens du pays, un rayon lumineux apparaît au dessus de la cachette le dimanche des Rameaux. Gardez l'œil ouvert !
Chapelle de Beuzec
Elle se nomme chapelle de Beuzec ou de Saint-Budoc et a été l'église de la paroisse de Beuzec jusqu'à la Révolution française où elle a rejoint la commune de Plomeur.
Sa construction date du 13ᵉ siècle et sa nef a été démolie à la fin du 19e siècle.
Elle abrite les tombes de nobles des familles Le Heuc et Jégado.
Le saint patron y est représenté en statue polychrome.
À ne pas manquer, les vitraux réalisés par l'artiste quimpérois Pierre Toulhoat.
Vous trouverez une fontaine à 500 mètres au nord et une stèle celte christianisée, l'Ar Groas Veur. Pour rappel, une stèle christianisée est souvent, en Bretagne, un menhir sur lequel est ajoutée, taillée ou gravée une croix chrétienne.
A 200 mètres au sud, vous pourrez voir le dolmen de Kerugou dont la couverture a presque totalement disparu.
La chapelle Saint-Beuzec est entretenue par un comité de sauvegarde et accueille un pardon le 2eme dimanche d'août.
Saint-Côme et Saint-Damien
D'aspect récent, les ruines de cette chapelle ont été mises au jour en 1676. L'édifice actuel date de 1867 et a fait l'objet d'une restauration en 2002. Elle est de style néo-roman.
A l'origine, l'ancienne chapelle aurait été dédiée à Saint-Gougou et Saint-Thunel.
Une fontaine est située 500 mètres au sud et le pardon a lieu le deuxième dimanche d'octobre.
Saint-Philibert
Située sur l'ancienne paroisse de Lanvern, la chapelle Saint-Philibert est très ancienne, en effet les lieux ont accueilli le culte catholique dès le 11ᵉ siècle à l'initiative des moines de l'abbaye de Landévennec (abbaye située sur la presqu'ile de Crozon). L'édifice actuel a été construit aux 14ᵉ et 15ᵉ siècles.
Elle comporte une fontaine et un ossuaire, toujours visibles, sur le côté de la chapelle.
Elle a perdu sa flèche durant la révolte des Bonnets rouges et son toit, qui n'était pas entretenu, s'est effondré au milieu du 20ᵉ siècle. La restauration du toit a débuté en 1985.
Depuis 2011, l'édifice arbore un toit en ardoise flambant neuf. Si vous désirez en apprendre davantage sur la chapelle Saint-Philibert, je vous propose la lecture de l'article dédié à la paroisse disparue de Lanvern.
Pardon le 2e dimanche de juillet.
Notre-Dame de Languivoa
Construite à la fin du 13ᵉ siècle à la demande du Seigneur de Leskoulouarn, la chapelle Notre-Dame de Languivoa représente fièrement le style architectural de Pont-Croix.
Elle fut remaniée à la fin du 14ᵉ siècle, puis au 17ᵉ siècle et a fait l'objet d'une longue campagne de restauration au 20ᵉ siècle, entre 1967 et 1983. Un film de 1993 raconte la restauration de cet édifice³.
Comme 6 autres chapelles, sont clocher a été amputé de sa flèche sous Louis XIV.
Il existe une cache médiévale (fin du moyen-âge/début renaissance), découverte en 1973. Elle se trouve devant la tour-clocher et confirme l'existence d'une chapelle antérieure à l'édifice actuel.
A l'intérieur se trouve une statue de Vierge allaitante en albâtre polychrome et des vitraux réalisés par Piet Evers, artiste verrier hollandais et posés par Charles Robert, maître verrier à Pluguffan.
Cette chapelle se trouve sur le hameau de Languivoa, à Plonéour-Lanvern.
Le pardon se déroule le 15 août.
Notre-Dame de Bonne Nouvelle
Autrement appelée chapelle Saint-Julien, Notre-Dame de Bonne Nouvelle date de 1876 mais une chapelle plus ancienne existait auparavant (on en trouve trace sur un document datant de 1588). La toiture a été remise en état en 1963. Elle est de style néo-roman.
Selon la légende, son nom viendrait des retrouvailles d'un seigneur et de son fils, revenu sain et sauf de la guerre. En l'honneur de cette bonne nouvel, le noble aurait fait construire cette église.
Les vitraux ont été réalisés par l'artiste peintre verrier M. Hubert de Sainte-Marie.
A l'extérieur, vous trouverez un autel construit vers 1950. Un peu plus loin, vous trouverez la stèle de Kelou Mad (bonne nouvelle en breton), la fontaine et le lavoir en granit, restaurés en 2003-2004 et datant sans doute du 15e ou du 16e siècle.
Située sur la commune de Plonéour-Lanvern, la chapelle Notre-Dame de Bonne Nouvelle se trouve après le Plan d'eau du Moulin Neuf, direction Pont-l'Abbé.
Il y aurait eu, en ces lieux, un culte pré-chrétien concernant la pierre et l'eau (présence d'un mégalithe).
Le pardon a lieu le 1er dimanche de juillet.
Chapelle de Languidou
Construite au milieu du 13ᵉ siècle, la chapelle de Languidou est aujourd'hui en ruines. Elle est considérée comme étant l'inauguratrice du style architectural dit de l'École de Pont-Croix.
Elle est dédiée à Saint-Quido, comme la chapelle éponyme à Loctudy. Le "lan" de Languidou signifie ermitage ou monastère.
Deux stèles protohistoriques, datant probablement de l'âge du fer, sont présentes sur les lieux. L'une d'entre-elles semble avoir été christianisée, au vu du prolongement présent sur sa partie supérieure (est-ce un pinacle ?).
La fontaine de dévotion est présente à une centaine de mètres des lieux mais elle est à l'abandon.
Elle est vendue en 1794 et démolie en partie. Ses pierres sont récupérées pour la construction d'un corps de garde à destination de la surveillance de la côte.
La consolidation des ruines de la chapelle de Languidou date du début du 20e siècle.
Vous pouvez visiter ce lieu quand vous le souhaitez puisqu'il est accessible 24h/24 et 7j/7 et à ciel ouvert.
Le pardon se déroule le jour de l'Assomption, soit le 15 août.
Chapelle de la Trinité
La chapelle de la Trinité a été construite entre le 13ᵉ et 14ᵉ siècle dans le style architectural dit de Pont-Croix et fut reconstruite aux 16ᵉ et 18ᵉ siècles.
Détail architectural intéressant, les chapiteaux sont feuillagés et les bâtisseurs ont utilisé la flore spécifique à la région.
À l'intérieur, vous trouverez un magnifique maitre-autel du 17e siècle.
Le pardon a lieu le dimanche qui suit la Pentecôté (fête de la Trinité, 8e dimanche après Pâques).
Saint-Démet
La chapelle Saint-Démet a été construite au 16ᵉ siècle en dédicace à un saint venu du Pays de Galles qui fut le fondateur de la paroisse de Poe-Demet (ancien nom de Plozévet).
Elle se trouve à environ 6 km du bourg.
Les spécialistes pensent qu'elle aurait pu être construite avec les pierres de l'ancienne chapelle de Kéristenvet, qui fut jadis démontée pour éviter les ravages de la montée des eaux.
La chapelle a été restaurée en 1999 et le pardon est le 2e dimanche d'août.
Saint-Ronan
Située entre Landudec et Plozévet, la chapelle Saint-Ronan est dédiée à l'un des plus fameux saints du Finistère, puisqu'il a donné son nom à la ville de Locronan.
Avant la chapelle actuelle, reconstruite en 1720 avec les pierres du manoir de Kéringard, existait un édifice qui était accompagné d'un petit hôpital.
Vous y trouverez un sarcophage anthropomorphe qui, selon la légende, aurait accueilli la dépouille du saint avant que celle-ci soit transportée en l'église de Locronan.
Vous pourrez vous reposer près d'une jolie fontaine dont l'eau serait capable de vous guérir des rhumatismes et des maux de tête, mais aussi vous préserver de la variole et de la peste.
Pardon le 3e dimanche de juin.
Saint-Gabriel
La chapelle Saint-Gabriel est située dans l'enceinte du complexe scolaire du même nom. Il s'agit d'une chapelle construite à la toute fin du 19e siècle, au moment de son installation rue Jean Lautrédou⁴.
Du pensionnat de l'époque ne reste que cette chapelle, qui accueille aujourd'hui un self selon le site internet de l'école⁵.
Chapelle de l'Hôtel-Dieu
Elle se trouve dans la cour de l'Hôtel-Dieu, place Gambetta. La chapelle de l'Hôtel-Dieu est également appelée Les Augustines.
Chapelle de Trévannec
La chapelle de Trévannec appartient au manoir du même nom. Il s'agit d'une construction du 15e siècle.
Les lieux sont privés, la chapelle ne se visite pas. Vous pouvez en trouver des visuels sur internet.
Notre-Dame de Penhors
La chapelle de Penhors date du 13ᵉ siècle.
Son nom fait directement référence au lieu sur lequel elle est construite. En effet, en breton, pen veut dire tête et hors signifie roseau. Juste à côté d'elle se trouvait un petit étang envahie par les roseaux et autres plantes de marais.
C'est un lieu qui, comme Notre-Dame de la Joie, a accueilli les prières des marins et de leurs proches. Vous y trouverez d'ailleurs des ex-voto marins. Il s'agit d'un des hauts lieux de pèlerinage en Pays bigouden.
Le clocher a été remis en état (avec du ciment) au début du 20ᵉ siècle après avoir subit les fureurs de la foudre.
Les vitraux ont été réalisés dans l'atelier d'Antoine le Bihan, Quimper.
Cette chapelle se trouve dans le hameau de Penhors, sur la commune de Pouldreuzic, tout près de la mer.
Deux pardons ont lieu dans cette chapelle : le petit, le 2e dimanche de juillet et le Pardon du 1er dimanche de septembre.
Lababan
Cette chapelle est en réalité une église-chapelle datant de la fin du 13e siècle. Elle a été modifiée et agrandie entre le 15e et le 16e siècle.
Elle est dédiée à Saint Paban, autrement appelé Pabu ou Tugdual.
Certains vitraux datent de 1573, d'autres sont plus récents et ont été créés par Pierre Toulhoat.
Un pardon a lieu le 1er dimanche d'août.
Notre-Dame de Tronoën
C'est l'une des chapelles les plus visitées du Pays bigouden grâce à son calvaire entièrement construit en granit. C'est le doyen des grands calvaires bretons et il a été restauré à la fin du 20ᵉ siècle.
L'édifice date du 15ᵉ siècle et c'est une chapelle de pèlerinage. Les lieux étaient occupés dès l'âge du Fer. Par la suite, ils ont accueilli un village celte puis une place forte gallo-romaine où on révérait Vénus jusqu'à l'arrivée des Bretons au 6e siècle.
Elle est surnommée la Cathédrale des dunes à cause de sa construction à même les dunes.
La chapelle honorait Saint-Maudez, un saint qui n'est plus révéré de nos jours. L'origine du nom Tronoën n'est pas certain, mais la piste la plus convaincante serait la suivante : tro signifie vallée et aon rivière.
Elle est surmontée de nombreux animaux-gargouilles et les vitraux sont réalisés par l'atelier Michel Petit de Thivars.
Notre-Dame de Tronoën se situe sur la commune de Saint-Jean-Trolimon, en partant de la ville, dirigez-vous vers l'océan.
Le pardon a lieu le 3e dimanche de septembre.
Saint-Evy
La date d'édification de la chapelle Saint-Evy est inconnue mais nous savons qu'elle est construite sur un ancien lieu de culte celtique (culte des eaux). On connait juste une date qui correspond sans doute à des travaux d'extension (1660).
La source de la fontaine de dévotion située à côté de la chapelle se trouve sous l'autel et l'eau apaiserait les rhumatismes. Les croyants venant prier pour la guérison de leurs membres endoloris le font en faisant le tour de la chapelle 9 fois (3 fois pour les personnes handicapées) avant de boire l'eau de la fontaine ou d'en jeter ou d'en appliquer sur les articulations douloureuses.
Les vitraux ont été réalisés par l'Atelier de Charles Robert en 2007 sur une idée de Guy Trévoux.
Depuis 2001, l'association "les amis de la chapelle Saint-Evy" veille sur cet édifice.
Cette chapelle se situe en amont de l'étang de Saint-Vio et à 200 mètres du hameau de Kerbascol.
Le pardon se tient le dimanche suivant le 15 août.
Saint-Fiacre
La chapelle date de la fin du 15ᵉ et début du 16ᵉ siècle et a été restaurée en 1852. Elle a été construite dans le style gothique flamboyant.
Les marins avaient pour habitude de venir balayer la chapelle puis de jeter la poussière du côté où ils souhaitaient que le vent souffle une fois qu'ils seraient partis en mer, dans l'espoir d'obtenir un temps favorable pour la pêche.
La fontaine de dévotion est située dans le mur du chevet de la chapelle, côté est et l'eau est réputée pour soigner la coqueluche. Au sud, une fontaine, aujourd'hui disparue, guérissait, selon la croyance, les maladies de peau et la rougeole.
Le pardon se tient le 1er dimanche de septembre.
Saint-Vio
La chapelle de Saint-Vio est l'une des plus petites chapelles du Pays bigouden puisqu'elle mesure seulement 50 mètres carrés.
C'est l'une des seules chapelles qui ne sont pas classés au Patrimoine. Heureusement, une association de sauvegarde a été créée en 1985.
En 1988, on y met en place un vitrail de l'artiste Pierre Toulhoat et évoquant la vie de Saint-Vio.
Un peu plus loin se trouve la fontaine qui accompagne cette chapelle. Elle est réputée pour aider les enfants à apprendre à marcher.
Vous ne devez pas manquer la pierre de Saint-Vio, qui est en réalité une stèle à cupules de l'âge du fer (pour rappel, la cupule est un creux circulaire fait par l'homme sur une pierre) touchée par l'orage et recollée dans les années 1980.
Le pardon se tient le dernier dimanche de juin.
Vous trouverez la Chapelle Saint-Vio à Tréguennec, direction Penmarc'h.
Saint-Alar
Aussi appelée chapelle Saint-Alour, cet édifice date de 1878 à l'emplacement de l'ancienne église paroissiale de Tréguennec, qui était tombée en ruines.
Saint Alar était un ancien évèque de Quimper.
Le placître de la chapelle abrite un menhir christianisé. Une tête de mort est gravée sur sa face avant.
La fontaine Saint-Alor/Alar est située au lieu-dit Nao-Hero, près de Kermabec.
Saint-Sébastien
La chapelle Saint-Sébastien a été construite entre le 15ᵉ et le 16ᵉ siècle.
Saint-Sébastien est le saint guérisseur des plaies provoquées par blessure. Ainsi, les soldats venaient ici en pèlerinage pour s'en prémunir.
Elle est reliée au château de La Coudraie par une grande allée et un petit parcours à travers les bois.
Le pardon a lieu le 3e samedi de juin.
Lestremec
La chapelle de Lestremec est une chapelle privée située dans l'enceinte du manoir du même nom.
Ici s'achève mon recensement des chapelles du Pays bigouden... en tout cas pour le moment ! Je compte étoffer les paragraphes concernant chaque chapelle au fil du temps et des rencontres.
Enfin, cet article m'a donné envie de recenser les mégalithes en Pays bigouden... Affaire à suivre !
1. Chapelles Bigoudènes, site compilant toutes les chapelles présentes dans le Pays Bigouden. Recensement effectué par Michel Bataillard et Jakez Cornou
2. Le sauvetage de la chapelle Saint-Honoré, article de Ouest France
3. La restauration de Notre-Dame de Languivoa, film réalisé par Nicole et Felix Le Garrec
4. Un site sur l'histoire de l'école Saint-Gabriel à Pont-l'Abbé
5. Une actualité liée à la chapelle sur le site de l'école Saint-Gabriel
